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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

mardi 19 janvier 2010

Uranium, or, pétrole, charbon, cuivre, fer, phosphates : le Niger, une excellente affaire qui aiguise bien des appétits

La CFDR dénonce "la gestion mafieuse" des contrats miniers
samedi 12 décembre 2009
La Coordination des forces pour la démocratie et la République (CFDR), regroupant les partis politiques, syndicats et organisations de la Société civile opposés à la 6ème République au Niger, a rendu publique jeudi soir une déclaration dans laquelle elle dénonce "la gestion mafieuse" des contrats miniers, impliquant des proches du président Mamadou Tanja.
Selon la CFDR, le projet "Tazartché" ou "prolongation de mandat" (en allusion à la modification par référendum de la Constitution du Niger par Mamadou Tanja pour prolonger de trois ans son mandat actuel qui expire en décembre) ne vise pas seulement à maintenir illégalement Tanja au pouvoir mais se justifie aussi par la volonté de sa famille et de son clan de faire main basse sur les ressources minières du Niger.
"Le trafic d’influence de hauts responsables et de leurs proches permet l’obtention de permis miniers et l’attribution d’énormes marchés de gré à gré en violation des procédures du code des marchés publics", indique la CFDR, citant en exemple des conventions en vertu desquelles "Hadiatoulaye Tanja, fils aîné de Tanja et son flagorneur, Ibrahim Hamidou, ont perçu plus de 4 milliards de FCFA de pots de vin au titre des permis octroyés à la société Niger Uranium corporation".
On rappelle que dans le cadre de sa politique minière, le gouvernement nigérien a opté depuis 2008 pour la diversification de ses partenaires en vue de privilégier uniquement les intérêts du Niger, mettant ainsi en mal ses partenaires traditionnels, à l’instar d’Areva, qui avait jusque-là le monopole dans le secteur de l’uranium.
Niamey - Pana 11/12/2009
Nucléaire : les mensonges de Mme Lauvergeon
10 Décembre 2009 Par Velveth
.Alors que s'ouvre le sommet de Copenhague sur le climat, Mme Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'AREVA, a été interviewée sur France Info le 7 décembre 2009. Elle a déclaré que « le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » et qu'il ne produit que « de toutes petites quantités de déchets ».
La CRIIRAD dénonce ces affirmations erronées et demande à Mme Lauvergeon de prendre des mesures urgentes pour traiter les sites contaminés par les filiales du groupe AREVA au Gabon et au Niger.
.La CRIIRAD rappelle que
1 / le nucléaire rejette bien des gaz à effet de serre
2 / qu'à chaque étape du processus de production, il produit de grandes quantités de déchets radioactifs dont le confinement n'est pas assuré
3 / AREVA laisse en outre des populations vivre sur des terrains ou dans des habitations contaminées par ses activités. Quelques exemples sont indiqués ci-après.
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Les décisions qui vont être prises au sommet de Copenhague ne doivent pas être fondées sur les informations mensongères du lobby nucléaire.
Extraction de l'uranium
.L'énergie nécessaire au fonctionnement des usines d'extraction de l'uranium des filiales d'AREVA à ARLIT (Niger) provient d'une centrale thermique au charbon particulièrement polluante [1]. Pour la mine et l'usine de la COMINAK, la production d'une tonne d'uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole [2]. Il est probable que la mise en exploitation du gisement d'Imouraren (Niger) aura un bilan d'émission de gaz à effet de serre encore plus lourd compte tenu des faibles teneurs du minerai et de la nécessité de déplacer 3,8 milliards de tonnes de roches pour y accéder [3].
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En France l'extraction du minerai a conduit à produire plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs à très longue période dont le confinement n'est pas assuré [4]. Au Niger il s'agit de plus de 35 millions de tonnes de résidus radioactifs entreposés à l'air libre à quelques kilomètres de l'agglomération d'ARLIT et Akokan où vivent environ 80 000 personnes [2]. Des déchets miniers radioactifs ont en outre été utilisés pour remblayer des pistes. En 2007 la CRIIRAD a révélé que de tels déchets, présentant un niveau de radiation 100 fois supérieur à la normale étaient présents devant l'hôpital de la COMINAK (filiale d'AREVA) à Akokan (Niger) [5]. Une mission conduite par Greenpeace à AKOKAN en novembre 2009 a confirmé que des niveaux de radiation élevés persistaient sur de nombreux secteurs de la ville [6]
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Au Gabon, la COMUF, filiale d'AREVA a produit sur le gisement d'uranium de Mounana 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées dans la rivière. Les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2009 montrent qu'une partie de ces déchets radioactifs est à l'air libre dans la forêt voisine. Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées [7].
Purification de l'uranium
.La purification des concentrés uranifères est effectuée à l'usine AREVA-COMURHEX de Malvési (France). En 2007, cette usine a rejeté 384 500 tonnes d'équivalent CO2 (CO2 et N2O) pour 14 000 tonnes d'uranium produites [8]. Le fonctionnement de l'usine a généré à ce jour plus de 250 000 tonnes de boues radioactives entreposées dans des bassins non étanches [8]. Certains de ces bassins ont cédé en mars 2004 polluant ainsi la plaine voisine [9].
.Retraitement des combustibles usés
.L'usine de retraitement des combustibles usés qu'exploite AREVA à La Hague (France) est une des installations les plus polluantes sur le plan radiologique. Elle rejette en particulier dans l'atmosphère de très grandes quantités d'un gaz radioactif, le krypton 85 conduisant à multiplier par 60 la radioactivité moyenne annuelle de l'air dans les villages voisins [10]. Compte tenu de sa longue période (10 ans) la concentration de ce gaz ne cesse d'augmenter dans l'ensemble de l'hémisphère nord. Certains chercheurs ont soulevé la question de l'impact de cette ionisation artificielle de l'atmosphère sur le climat.
En outre l'usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].
.La question de l'eau
.Dans son interview du 7 décembre 2009 Mme Lauvergeon s'est émue des problèmes du désertification au Sahel. La CRIIRAD rappelle que l'extraction de l'uranium est une opération qui consomme de très grandes quantités d'eau et entraine une contamination des ressources locales par des polluants radioactifs et chimiques [2]. AREVA admet qu'à l'issue des 40 ans d'exploitation du gisement d'Imouraren (Niger), il se produira un « assèchement local des nappes » [3].
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S'agissant du réchauffement et des gaz à effet de serre, il faut rappeler en outre que le rendement thermique des centrales nucléaires est de l'ordre de 30 %. C'est-à-dire que les 2/3 de l'énergie fournie par la réaction nucléaire est perdue sous forme de chaleur. Cette chaleur entraine le réchauffement des eaux de mer ou de rivière utilisées pour le refroidissement des réacteurs et conduit à rejeter de très grandes quantités de vapeur d'eau via les aéroréfrigérants. La vapeur d'eau est, il faut le rappeler, un gaz à effet de serre.
.Références
[1] Note CRIIRAD N°09-25 / Mine de Charbon et centrale thermique de production d'électricité SONICHAR à Tchirozérine (Niger) / B. Chareyron, 16 juin 2009.
[2] Note CRIIRAD N°08-02 / AREVA uranium Niger : du discours à la réalité / L'exemple des mines d'uranium du Niger / B. Chareyron, 30 janvier 2008.
[3] AREVA / Etude d'impact sur l'environnement / Exploitation du Gisement d'Imouraren.
[4] Note CRIIRAD / Impact radiologique de 50 années d'extraction de l'uranium en France. Exiger de COGEMA-AREVA un réaménagement satisfaisant des sites / B. Chareyron, 2005.
[5] Communiqué de presse CRIIRAD du 15 mai 2007 / « La CRIIRAD et AGHIR IN MAN demandent l'enlèvement sans délai des déchets radioactifs découverts dans les rues d'Akokan au Niger et interpellent Mme Lauvergeon présidente d'AREVA sur les pratiques des filiales de son groupe ».
[6] GREENPEACE Briefing / Les mines d'uranium au Niger / La radioactivité dans les rues d'Akokan / Novembre 2009 / Rianne Teule.
[7] Rapport CRIIRAD N°09-118 / Contamination radiologique relevée en 2009 sur l'ancien site minier uranifère de COMUF-AREVA à Mounana (Gabon) / B Chareyron, 7 décembre 2009.
[8] Usine COMURHEX II à Malvesi / Volume 2 / Etude d'Impact (enquête publique année 2009).
[9] Rapport CRIIRAD N°06-88 / Impact radiologique de l'usine COMURHEX (groupe AREVA) de Malvesi (Aude) / B. Chareyron, 13 novembre 2006
[10] Note CRIIRAD N°09-102 / B. Chareyron, 15 septembre 2009.
[11] AREVA NC / Etablissement de la Hague / Rapport environnemental, social et sociétal 2007.
Source : http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/101209/nucleaire-les-mensonges-de-mme-lauvergeon



Bref aperçu du secteur minier
« Un sous-sol riche en ressources minières, mais sous-exploité »
• le secteur minier du Niger représente environ 3% du PIB du pays avec une contribution estimée à environ 40% des recettes d'exportation.
• L’industrie extractive au Niger a longtemps été dominée par l’exploitation de l’uranium. Cependant depuis l’adoption du nouveau code minier le Niger a accueilli de nouveaux partenaires et intensifier les travaux de recherche pour la découverte et l’exploitation des autres substances comme l’or, le charbon, le cuivre…
• Des activités de recherches minières et pétrolières en plein développement : de nombreux programmes d'exploration sont menés au Niger par le gouvernement et les partenaires multilatéraux.
• Les recherches ont abouti à la mise en évidence de nombreux indices de cuivre, de nickel, de chrome, de charbon, de titane, de vanadium, de manganèse, de lithium, de platine, d’argent, de pierres précieuses...
• D'importants gisements de fer, de phosphates, de sel et plusieurs travaux d'exploration en cours pour la certification des gisement d’uranium, du charbon, du calcaire, du gypse, de l'or et de l'étain.
• Le secteur minier au Niger est composé d’une quarantaine de sociétés minières opérant sur près de 150 titres miniers pour la plupart liée à l'uranium, à l'or et aux métaux de base.
Au Niger l’industrie extractive est composée essentiellement de six grandes entreprises détenues conjointement par l’Etat et des actionnaires étrangers.
• SOMAÏR: mine d'uranium de 26.729 TU (Air Région)
• COMINAK: une mine d'uranium souterraine de 57.674 TU (Akouta Région)
• Compagnie des mines de Liptako (SML), mine d'or à ciel ouvert à Samira et Libiri (25T or métal)
• SONICHAR: exploitation du charbon d’Anou-Araren avec une production de 150.000T par an.
• SNC : Exploitation des gisement de calcaire de Malbaza
• Société des Mines d'Azelik SA (SOMINA) : exploitation du gisement d'uranium de Teguida (12,800 TU)
Exploitation de l’Uranium au Niger
« Le Niger passe au deuxième rang des plus grands producteurs d'uranium du monde »
• Le regain d'intérêt pour l'énergie nucléaire qui a entrainé une importante demande d’uranium a encouragé de nombreux investisseurs à choisir le Niger pour accueillir leurs investissements. Le Ministère des Mines et de l’Energie a enregistré plus de 220 demandes de permis d’exploration d’uranium au cours de la période 2006/2007.
• Avec l’exploitation du gisement d’Imouraren (200.000 tonnes), le Niger va bientôt doubler sa production annuelle et briguer la deuxième place du classement mondial des producteurs d’uranium. Ce site, qui sera bientôt exploité par le géant de l’énergie nucléaire AREVA a reçu un investissement initial de plus de1,2 milliards d’euros. Cet important investissement permettra de créer près de 1400 emplois directs au Niger et supporter un grand nombre de projet de développement. Imouraren est aujourd’hui le plus grand complexe minier à ciel ouvert d'Afrique et notamment le deuxième plus grand du monde.
• L'uranium est actuellement exploité au Niger par deux sociétés: SOMAIR et COMINAK. La SOMINA a commencé sa production en 2009.
Exploration pétrolière et gazière au Niger
• Le secteur Pétrolier est un secteur relativement jeune qui a connu récemment un booste formidable de 5 milliards de dollars USD pour l’exploitation du bloc d’Agadem dont les réserves sont estimées à environ 350 millions de barils de pétrole a l'Est du Niger.
• Cet important investissement comprend: un forage d'un minimum de 18 puits d'exploration au cours des huit prochaines années dans un délai de quatre ans, la réalisation de près de 4000 km de levé sismique, la construction d'une raffinerie (20.000 barils par jour, avec une capacité de production annuelle de 1 million de tonnes) et d'un pipeline d’environ 2000 km. La production de pétrole est prévue en 2009.
• En plus du Bloc d’Agadem le Niger présente un important potentiel en pétrole et gaz naturel. Plusieurs permis d’exploration ont été attribués à des sociétés étrangères.
• Le projet saharien du gazoduc dont le cout est estimé a environ 10 $ - 12 milliards de dollars, vient accroître l'importance stratégique du Niger pour la livraison du gaz nigérien sur le marché européen.

Le potentiel aurifère du Niger
• Il existe d'importantes opportunités d’investissement dans ce secteur précis. Les réserves d'or sont situées dans l'ouest du Niger. En 2006, le Niger se classe au quatrième rang des plus importants producteurs d’or du continent Africain. L’or nigérien représente environ 9% des exportations totales du pays.
• La Société des Mines du Liptako (SML), a commencé la production d'or à la mine de Samira en Octobre 2004. La pré-production des réserves exploitables de Samira Hill et du Libiri sont estimées à un total de 10,08 millions de tonnes avec une teneur d’environ 3g d'or par tonne. La SML va augmenter la production avec l'ouverture de nouvelles réserves d'or dans le permis de Tiawa.
• La région de Liptako est la plus attractive en ce qui concerne l’exploration aurifère. Plus d'une vingtaine de permis ont été attribués à des Sociétés Etrangères pour les travaux de recherche.
• En plus de la production industrielle, l’exploitation artisanale de l’or se poursuit dans le Liptako sur les sites d’orpillages de Koma Bongou et de M’Banga avec une production estimée à 1961 kg (63.048 onces) en 2005.

Le phosphate « Potentiel d'exportation pour le Niger »
• Les gisements de phosphates pourraient éventuellement être exploitées pour satisfaire une importante demande en engrais dans les pays de la sous-région. Les gisements de Gaoy Innakeur, estimés à 7,3 millions de tonnes sont situés à 60 kilomètres au nord de Tahoua.

Le charbon « une réponse possible à l’autosuffisance nigérienne en énergie électrique »
• Le Niger dispose d'importantes réserves de charbon minéral qui sont malheureusement sous exploitées. Les premières découvertes (10.000.000 tonnes) ont été faites dans la région d'Agadez à Anou-Araren au cours des années 1960. Les travaux de recherches réalisés en 2004 par la coopération canadienne, ont permis de mettre en évidence un important gisement de très bonne qualité d’environ 30.000.000 tonnes dans la région de Salkadamna (Tahoua) sur un périmètre de 28Km2.
• L’électricité produit à partir du charbon minéral (environ 5.5% de la consommation nationale) est uniquement utilisée pour l’alimentation des mines d’uranium dans le Nord du pays. Des études ont prouvées que ses réserves de charbon pourraient à elles seule satisfaire la totalité de la demande d’électricité du Niger et de ses voisins.

Le fer « un important gisement pas encore exploité »
• Les réserves de fer des dépôts des massifs de Termit et Agadem sont estimées à environ 800 millions de tonnes.
• Les plus grands gisements se trouvent dans la région du Liptako, notamment à Say, Kollo et Kirtachi. Les réserves sont estimées a plus de 1,000 millions de tonnes.
Le projet ferroviaire pour l’extension du chemin de fer de Parakou (Bénin) à Niamey pourrait rendre l’exploitation de ces gisements beaucoup plus viables.

© AME TRADE 2009

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